nouveau mouvement?

VIE SCOLAIRE. -- Au LISA, les sciences de l'ingénieur ne seront plus enseignées dès septembre. Hier, une centaine de lycéens a interpellé l'inspecteur d'académie

Ils ont surpris tout le monde ! Hier matin, une centaine de lycéens du LISA a quitté l'établissement pour camper devant l'inspection académique. Vers 10 h, l'inspecteur d'académie Philippe Carrière a pu les recevoir. Mais pas les calmer.
L'affaire de « l'option SI » remonte au 19 décembre. Ce jour-là, le conseil d'administration du LISA annonce que l'académie vient de décider de supprimer l'option « sciences de l'ingénieur » (SI) enseignée à près d'une centaine de secondes, premières et terminales. L'inspection académique, « pour des questions de cohérence », décrète que l'option sera désormais enseignée au lycée Charles Coulomb, voisin du LISA.


Rééquilibrage. Imposée sans discussions préalables, cette décision est aujourd'hui très mal vécue dans l'enceinte du LISA. Elèves, professeurs et proviseur tiennent, à quelques nuances près, le même discours. Des pétitions circulent, et les élèves promettent notamment d'amplifier la mobilisation.
« L'inspecteur nous dit qu'il est ridicule d'avoir la même option dans deux lycées limitrophes, rapporte François Menou, délégué de la terminale S1 au LISA. Mais il faut bien comprendre qu'en seconde, le LISA et Charles Coulomb ne proposent pas les mêmes options facultatives ! Je crains que notre lycée ne souffre une fois de plus de la perte d'une option. La diversité est la force du LISA. Désormais, il est clair que le lycée sera étiqueté "littéraire". »
Philippe Carrière, l'inspecteur d'académie, pense lui avoir rassuré les jeunes manifestants. « L'option existera toujours, mais pas au LISA, confirme t-il. Je ne vous cache pas que Charles Coulomb affiche une grosse baisse démographique. Notre rôle est de veiller à un rééquilibrage sur les quatre lycées de l'agglomération. Au LISA il y aura toujours des bacs S avec l'option sciences et vie de la terre (SVT) à sortir du LISA. Cette mobilisation me semble donc démesurée par rapport à l'enjeu... »


Un vivier du LISA. De son bureau, Robert Jabouille, proviseur du LISA, a suivi l'exode de ses lycéens sans sourciller. Et visiblement, ce n'est pas lui qui leur mettra des bâtons dans les roues s'ils souhaitent remettre le couvert.
« La proposition de l'inspection va, je le crains, se concrétiser, regrettait-il hier après-midi. Les rééquilibrages sont toujours désagréables pour ceux qui les subissent ! Ce qui est dommage, c'est que cette seconde originale qui se partage entre les options SVT et SI est aujourd'hui d'un excellent niveau. C'est un vrai vivier de scientifiques. Ce n'est donc pas très agréable de le voir disparaître. »
Bien décidée à faire plier Philippe Carrière, la centaine de lycéens qui suivent l'option SI au LISA compte désormais revenir tous les mardis matins devant l'inspection académique. Cette matinée, consacrée au travaux pratiques de la fameuse option, leur paraît tout indiquée. « Cela n'a rien à voir avec le CPE, souligne Quentin, élève en terminale S. Nous ne sommes pas là pour sécher les cours. Juste pour nous faire entendre. Rendez-vous mardi. »